13 824 panneaux solaires pour une énergie durable et propre

La centrale photovoltaique du chemin de Melette occupe 8,42 hectares sur les 12 de l’ancienne base militaire.

La centrale solaire Chemin de Melette vient d’être inaugurée sur l’ancien site militaire HAWK de Châlons-en-Champagne.

Depuis peu, l’écologie est devenue la deuxième pré-occupation des Français (derrière le pouvoir d’achat). C’est dans ce contexte que la centrale photovoltaïque de Châlons-en-Champagne, mise en service au mois d’août, vient d’être inaugurée. 13 824 panneaux solaires sur une surface de 8,42 hectares pour une puissance de 4,216 MWc (Mégawatt crête, indicateur de puissance maximale).

Avec une production d’électricité envisagée de 4,7 millions de kWh par an, la centrale permettra de répondre à la consommation électrique annuelle de 1070 foyers, soit l’équivalent de 4 000 habitants. Surtout, la production d’énergie verte devrait permettre d’éviter l’émission de 1 600 tonnes de CO2 par an. Voilà pour les chiffres.

Le projet a vu le jour en 2014, lors du départ des militaires de la ville, un coup dur pour l’économie locale. « À ce moment-là, nous nous sommes posés la question de l’avenir du site », explique Jérôme Mât, vice-président de Châlons Agglo et président de la Semcha. « Nous ne pouvions pas créer de parcs d’activités en raison de la composition des sols, c’était également compliqué au niveau des accès, le choix c’est donc porté sur un projet à vocation énergétique avec l’installation d’un parc de panneaux solaires ».

La réflexion principale a été de déterminer comment la collectivité, à son échelle, pouvait produire autant d’énergie verte qu’elle en consommait. La Société champenoise d’énergie (SCE) est ainsi crée en 2015, avec cinq actionnaires différents : la Semcha, société d’économie mixte, à hauteur de 16%, la Ville de Châlons-en-Champagne (26%), l’Agglomération de Châlons (26%), Quadran (16%) et la Caisse des Dépôts (16%).

DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET ÉCONOMIQUES

Ce projet particulier s’inscrit dans le cadre du CRSD (Contrat de redynamisation du site de défense) du territoire châlonnais et plus particulièrement dans la stratégie des filières de croissance qui vise à accompagner l’émergence des filières industrielles pertinentes pour le territoire, notamment celles des énergies renouvelables (ENR).

Outre la dimension environnementale, le président de la Semcha a vu dans ce projet, un véritable intérêt économique pour le territoire, avec des créations d’emplois à la clé. Sur sept lots de travaux, sept entreprises marnaises dont six de l’agglomération de Châlons ont été sollicitées pour intervenir sur le chantier.

« Aujourd’hui cela vient conforter une base de 200 emplois directs sur la filière des énergies renouvelables sur le territoire. Notre volonté est de développer la filière des ENR avec d’autres projets de ce type », précise Jérôme Mât. Avec un investissement économique de 3,351 millions d’euros, la centrale sera à l’origine de retombées économiques directes pour les habitants du territoire pendant les 20 prochaines années, « estimées à 1,2 M€ de fiscalité locale ».

L’objectif, ambitieux, est d’obtenir à terme une totale autonomie au niveau de l’électricité en produisant un peu plus de 70 MW d’énergie verte. Cette réflexion implique également une modification des modes de consommation, les projets d’énergies alternatives, produisant une part infime des consommations globales d’énergie.