12M€ pour rénover le Centre de formation des apprentis de l’industrie

Bruno Flan, directeur de Platinium 3D, Mathilde Benoît, responsable du pôle formation de l’UIMM, et Lionel Vuibert, délégué de l’UIMM, espèrent aussi apporter plus de confort à leurs apprenants.


Retenue dans la cadre de France Relance, la rénovation du pôle formation de l’UIMM va bénéficier d’un investissement important.

Plus aux normes et guetté par la menace d’un mouvement de terrain, le Centre de formation des apprentis de l’industrie de Charleville- Mézières va vivre une profonde métamorphose. Ayant récupéré l’ensemble du site de l’avenue de Gaulle que la Région Grand Est, jusqu’alors propriétaire, lui a cédé à l’euro symbolique, l’UIMM va, en effet, investir douze millions d’euros pour rendre plus attractif un pole qui accueille à l’année 256 apprentis et 3 000 stagiaires en formation continue.

Cette enveloppe financière permettra aussi de dégager de la place à Platinium 3D, appelé à prendre un nouvel essor en accueillant de nouvelles machines dans l’actuel atelier soudure-chaudronnerie qui émigrera à Donchery. C’est d’ailleurs cette volonté de développer une industrie du futur qui a incité l’Etat a retenir ce dossier au plan France Relance sous la forme d’une aide de 800 000 euros.

« Depuis longtemps, on manquait cruellement de place et plus particulièrement depuis la montée en puissance suscité par l’engouement pour Platinium 3D. On a un moment imaginé s’installer dans un bâtiment proche et vacant situé dans l’enceinte d’Hanon Systems, mais cette entreprise a trouvé un nouveau marché qui lui a permis de réutiliser l’endroit et de pérenniser une centaine d’emplois. Du coup, la Région qui n’a plus la compétence formation nous a passé le relais. On a récupéré l’ensemble du site de l’avenue de Gaulle en nous engageant à le remettre aux normes et à l’adapter aux exigences actuelles. Pour cela, il a fallu dégager sept millions d’euros de travaux dans cette réhabilitation », explique Lionel Vuibert, délégué général de l’UIMM. L’UIMM va tour à tour stabiliser une partie du terrain qui tendait à s’affaisser (800 000 euros), raser les actuels logements meublés des internes et transformer la Maison Arts déco Froussard qui abritait l’internat garçons en « Maison du campus et des qualifications » et en bureaux. Puis réaliser par le biais d’Espace Habitat, une cinquantaine de studios meublés neufs et une salle de vie commune pour les majeurs en lieu et place de l’ex-internat des filles.

L’UIMM refera aussi la toiture, le chauffage et l’isolation des deux centres de formation. Mais, à moyen terme, le CFA interprofessionnel géré par Alméa devra trouver un autre lieu d’implantation. L’UIMM se gardant la possibilité de se développer à l’intérieur du bâtiment de 12 000 m2 dont il est propriétaire en étoffant son parc machines.

Plateforme régionale dédiée à la fabrication additive métallique, Platinium 3D bénéficiera d’un plan d’investissement de 2,1 millions d’euros pour développer trois nouvelles technologies. Pour répondre au mieux aux besoins de l’industrie locale, elle s’est positionnée sur l’acquisition d’une machine Binder Jetting, une installation à fil high-tech et un poste traitement de polissage de pièces. Plus un retrofit d’une machine existante. Elles seront opérationnelles avant la fin 2021 pour permettre à Platinium 3D de monter en compétences. Equipement unique en France permettant d’obtenir des pièces métalliques par les procédés de fabrication additive en réalisant une économie de matières et de temps, ce plateau technique est doté d’une bonne vingtaine de machines. Il est dirigé, depuis mars, par Bruno Flan et encadré par un responsable scientifique, deux ingénieurs R & D et un alternant de l’EiSINe.

« Cette structure est de plus en plus visitée par les industriels venant en repérage voir les possibilités qui leur sont offertes. Ils prennent des conseils, testent, se font la main et des prototypages, s’engagent dans des programmes de recherche, avant, parfois, de franchir le pas en investissant dans des machines de simulation. On espère les voir s’approprier cette technologie pour en faire un avantage concurrentiel », souligne Lionel Vuibert qui cite aussi volontiers l’exemple donné par 3D Metal Industries.

Depuis sa naissance, ce laboratoire a été en contact avec 160 entreprises, mené 28 projets auprès de 30 PME pour un montant de 4 millions d’euros et formé 222 salariés.