À Crux-la-ville, les premiers échanges sur le projet des 1.000 cafés ont eu lieu. Un projet figurant parmi 200 propositions de “l’agenda rural” remis par le sénateur de la Nièvre et président de l’Association nationale nouvelles ruralités, Patrice Joly.
Le Journal du palais. En quoi consiste le projet des 1.000 cafés ?
Patrice Joly. Le projet fait partie des 200 propositions remises avec mes collègues à la demande du premier ministre pour réfléchir au développement des territoires ruraux. Le gouvernement en a retenu environ 170. Celle-ci avait été amenée par le groupe SOS qui agit dans l’économie solidaire. Le projet consiste à rouvrir des lieux multi-services qui soient à la fois des lieux de rencontre pour les habitants, mais aussi de nouveaux pôles économiques.
Pourquoi ce projet serait-il fiable dans des zones qui ont perdu leurs commerces ?
Parce que ça ne marchera que si nous travaillons avec les élus et les habitants. Il faut définir les besoins et les attentes, penser un modèle économique à terme. Cela demande une forte implication du territoire. Conjointement, le groupe SOS dispose d’une force d’accompagnement : immobilier, administratif et dans la négociation avec les centrales d’achat. À partir du moment où il y aura 400 ou 500 commerces, tout en privilégiant les productions locales, il y aura une offre intéressante. L’autre atout est que le groupe SOS va salarier et former les futurs gérants. Trop de gens pensent être commerçants mais n’ont pas les acquis nécessaires pour assurer la pérennité d’un commerce.
Pensez-vous qu’il s’agit là d’un nouveau levier de développement des territoires ruraux ?
N Soyons clairs. On ne construira pas l’avenir des territoires ruraux sur le projet des 1.000 cafés. Il faut être capable de s’appuyer sur d’autres domaines, comme le culturel, par exemple. À Alligny-en-Morvan, le Musée des nourrices a permis d’ouvrir des chambres d’hôtes. Cela fonctionnera en raisonnant dans la globalité des activités.
Vous êtes le président de l’Association nationale nouvelles ruralités, que pensez- vous de l’action du gouvernement en matière de développement des territoires ruraux ?
Il y a des actions mises en place. La demande du premier ministre est un signe. Mais cela ne règle pas les autres problématiques comme la santé ou les fermetures de classes. Parmi les propositions figurait celle de laisser aux préfets la gestion des moyens financiers dédiés aux territoires. Elle n’a pas été retenue. Alors, la création des Maison France service, pourquoi pas, le redéploiement des services des Finances publiques, il faut voir. Mais il faut surtout redéployer dans des domaines où nous avons besoin. Donc ça avance, mais pas au rythme où il faudrait.