La Banque de France révise à la hausse les prévisions de croissance en Occitanie

Stéphane Latouche, directeur régional de la Banque de France. (Photo : Simon Casteran)

Malgré un environnement marqué par la montée des incertitudes, l’économie régionale fait mieux que résister, indique l’institution dans sa dernière enquête menée cet été auprès des chefs d’entreprise.

Selon la dernière enquête d’opinions réalisée par la Banque de France, en août l’activité régionale est restée bien orientée en région, confirmant ce que le président du Medef de Haute-Garonne, Pierre-Marie Hanquiez, indiquait dans nos colonnes la semaine dernière. À savoir que « la tendance est nettement positive », assure Stéphane Latouche, directeur régional de la Banque de France.

Le mois dernier, l’activité industrielle a augmenté et la fin d’année s’annonce « toujours aussi dynamique ». Avec toutefois quelques clignotants allumés, notamment « dans l’industrie automobile où on constate une baisse de production assez prononcée, ainsi que dans les industries agroalimentaires, notamment dans les secteurs de la transformation de la viande et de la boulangerie- pâtisserie. »

Même constat dans les services et le BTP où l’activité est toujours « très soutenue », ajoute Stéphane Latouche. De belles perspectives également corroborées par l’enquête de conjoncture réalisée cet été par la Banque de France d’Occitanie. L’institution de la rue Deville a interrogé en juin et juillet 1500 chefs d’entreprise de la région sur leurs prévisions d’activité pour le reste de l’année, ceci afin d’actualiser les résultats de l’enquête qu’elle publie habituellement en janvier. Et là aussi, la croissance est au rendez-vous.

UNE CONJONCTURE DYNAMIQUE

Aux termes de cette seconde étude, selon Stéphane Latouche, l’Occitanie évolue « au-dessus du cycle français. Tous les chefs d’entreprise révisent à la hausse leurs prévisions d’activité. » Et pas qu’un peu puisque l’évolution des chiffres d’affaires passe ainsi dans l’industrie, de +1,6 % à +2,6 %, dans les services, de +5,6 % à +5,9 % et dans la construction, de +4,1 % à +7,6 %…

L’embellie concerne donc tous les secteurs, « sauf que les prévisions d’embauches et, dans une moindre mesure, d’investissements ralentissent, précise Stéphane Latouche. Elles sont moins fortes que prévues en début d’année. » Preuve selon lui que « la confiance des chefs d’entreprise est entamée par le contexte international » marqué par le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine, le Brexit, les difficultés de l’Italie, de l’Espagne…

Ainsi la part d’entreprises annonçant une hausse de leurs investissements passe de 34 % début 2019 à 26 % en milieu d’année. Celles qui prévoyaient une baisse de leurs investissements sont cependant moins nombreuses, passant de 33 % à 14 % seulement.

Mais c’est cependant du côté des recrutements que les mouvements de curseur sont les plus importants. Alors qu’en début d’année, 39 % des industriels annonçaient leur intention d’accroître leurs effectifs, ils ne sont plus que 21% à mi-année ; dans les services la part des entreprises prévoyant des embauches diminue de 44 % à 26%; et dans le BTP de 30 % à 24 % six mois plus tard.

Les prévisions quant à l’évolution de leur rentabilité n’évoluent, elles, qu’à la marge. Globalement un tiers des entreprises anticipent une amélioration de leur rentabilité, comme en début d’année.